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Abim 2019 :un bon cru pour la « bioprotection »

Sylvia Plak, présidente d’IBMA, Jennifer Lewis, directrice d’IBMA, Philip Kessler, d’Andermatt Biocontrol, et Luke Hutson, de New Ag International, lors de la remise du Bernard Blum Award 2019 pour Tutavir, une préparation à base de granulovirus.

La conférence Abim, à Bâle, s’affirme comme le carrefour européen de la « bioprotection ». Plus de 1 200 participants et 536 entreprises, dont 180 producteurs directs, ont répondu présent, et les nouveautés n’ont pas manqué.

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L’association IBMA, qui représente les industriels du biocontrôle, poursuit son implantation mondiale. Début 2019, Sylvia Plak (Sumitomo Chemical) est devenue présidente d’IBMA et Jennifer Lewis a pris le poste de direction. Nouvelle équipe, nouveaux enjeux. La stratégie pour les cinq prochaines années a été définie avec, en priorité, la mise en place de règlements adaptés, sachant que dès 2020, les modes d’homologation des substances microbiennes devraient évoluer dans l’Union européenne.

En ouverture de la conférence Abim 2019, qui s’est tenue du 21 au 23 octobre à Bâle (Suisse), trois innovations de « bioprotection » ont été primées par le jury d’IBMA parmi les sept présélectionnées : le bio-insecticide Tutavir d’Andermatt Biocontrol, le biofongicide EcoSwing de Gowan et le bioherbicide Ailantex de Biohelp.

plusieurs Bio-insecticides

Décerné à la société Andermatt Biocontrol, le Bernard Blum Award récompense en 2019 Tutavir, une préparation à base de granulovirus (PhopGV ou Phthorimaea operculella granulovirus) ciblant le ravageur invasif de la tomate Tuta absoluta, venu d’Amérique du Sud. Spécifiques d’une espèce d’insecte, les granulovirus ont l’intérêt d’être sans effet sur les autres animaux et l’homme. « Tutavir résulte d’une coopération entre recherche et industrie, au sein du projet européen Biocomes. Les équipes de chercheurs ont sélectionné les isolats les plus virulents, puis Andermatt a optimisé la production, la concentration et les techniques d’application. C’est une vraie solution et un nouveau moyen d’action sur Tuta absoluta, qui est aussi très sûr vis-à-vis des autres catégories d’insectes. Cette solution sera un excellent outil pour la protection intégrée des tomates, en serre et en plein champ », explique Philip Kessler, directeur international d’Andermatt. Le dossier de la substance a été déposé auprès de l’UE en novembre 2018 et Tutavir a déjà été autorisé pendant trois mois en Allemagne durant l’été 2019.

Des antibotrytiset antifusariose en vue

Parmi les autres innovations, Bioline a présenté Tricholine Vitis, diffuseur de trichogrammes visant les tordeuses de la grappe et Biobest a décrit un nouveau groupe d’acariens auxiliaires.

Autre lauréat 2019 : EcoSwing, un extrait végétal de Gowan à action fongicide sur oïdium, botrytis, monilioses. Ses usages seront développés majoritairement en serre et sur les gazons. « EcoSwing bénéficie d’une action multisite, permettant une stratégie antirésistance dans le cadre d’une protection intégrée », selon Gowan.

Parmi les substances nouvelles, Agrauxine a présenté Julietta, un biofongicide formulé avec un microorganisme (Saccharomyces cerevisia LAS02) à vocation d’antibotrytis vigne, fruits et légumes, et accessoirement d’antimoniliose.

Sur céréales, l’innovation s’annonce avec Échiquier, un antifusariose à base de bicarbonate de potassium. Homologuée en France par Agronaturalis, cette substance s’applique en postfloraison, associée avec un fongicide conventionnel à dose réduite.

Des bioherbicides vont-ils s’ajouter à la panoplie du biocontrôle ? L’Ailantex de Biohelp vise une seule espèce, l’ailante de Chine, arbre invasif en Europe, qu’il neutralise par inoculation. Plus intéressants pour le monde agricole mais plus futuristes : des extraits de myrte de la société Akinao, testés comme antigerminatif.

Anne-Marie Laville

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